Choisissez un jardin d’eau

Il suffit d’une pièce d’eau pour insuffler une atmosphère paisible à un jardin. Conseils éclairés sur les techniques actuelles.

Contenu :

Un bassin naturel plutôt qu’un étang préformé
Un mini-canal comme dans les jardins de l’Alhambra
Les piscines naturelles
Vive l’eau vive !
Un supplément de bonheur
Initiation nature pour les enfants
Attention aux envahisseurs
Les 8 erreurs à éviter

Il suffit d’aménager un simple point d’eau dans son jardin pour que la magie s’y invite par le biais d’un merveilleux biotope avec sa faune et sa flore. Mais pourquoi tant de propriétaires d’étangs et de bassins finissent par faire combler ou assécher leur pièce d’eau ? « Tout simplement parce qu’elle n’a pas été correctement aménagée, précise Guido Lurquin, un des rares spécialistes belges en matière d’aménagement de pièces d’eau qui dispense également des cours aux entrepreneurs et architectes paysagistes. Mais les dernières techniques et nouveautés en date facilitent grandement le travail. »

Un bassin naturel plutôt qu’un étang préformé

La membrane de fond reste une des solutions les plus avantageuses pour créer (ou faire créer) son propre bassin de jardin, en lui donnant la forme et la profondeur voulues. Le meilleur choix ? Un film ou une bâche en caoutchouc EDPM. Jusqu’il y a peu, cette solution coûtait nettement plus cher que la membrane en PVC mais, désormais, la différence de prix est négligeable. De plus, une bâche en caoutchouc dure nettement plus longtemps (sous nos latitudes 60 à 70 ans contre 10 ans pour le PVC) tout en alliant solidité et élasticité, y compris lors d’hivers particulièrement rudes.

Les bassins préformés sont tombés en désuétude mais constituent néanmoins une solution pratique parce qu’on peut les placer en un ou deux jours. Attention, leur prix s’envole dès que l’on opte pour une qualité supérieure (polyester) et une certaine profondeur. En effet, pour qu’un équilibre naturel se crée dans l’eau afin de permettre aux poissons et aux grenouilles de survivre en hiver, il faut une profondeur minimale de 70 à 80 cm.

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Un mini-canal comme dans les jardins de l’Alhambra

Les bassins et canaux de jardins rectangulaires, inspirés des jardins zen japonais et de ceux de l’Alhambra à Grenade, sont devenus tendance dans les années 90. Leur sobriété se marie bien à un jardin contemporain composé de chambres de verdure géométriques, de parterres tirés au cordeau et d’alignements de buis. Ils le structurent, lui apportent un effet miroir et peuvent délimiter un garage, une terrasse, une allée ou un coin repas. On peut les couler en béton, les maçonner en briques ou les construire en bois dur avant de les recouvrir d’une membrane prévue à cet effet.

« Ce type de bassin est généralement très peu profond (30 à 40 cm) et étroit (40 à 50 cm) mais je préfère une profondeur de 60 cm minimum et une largeur de 100 à 150 cm, précise Guido Lurquin. Je couvre toujours l’ensemble d’un revêtement noir, qui donne un plus beau résultat et un véritable effet miroir en surface. La tendance n’est plus exclusivement aux formes nettes et épurées. On les combine désormais à des lignes courbes ou plus floues. On peut ainsi prolonger un bassin carré par un étang sauvage. Dans les jardins de l’Alhambra, on voit d’ailleurs les canaux déboucher sur des fontaines plus baroques. »

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Les piscines naturelles

Les piscines naturelles ont vraiment le vent en poupe en Belgique. Elles allient en effet les avantages d’une piscine à ceux d’un étang. L’ensemble est conçu comme une piscine mais l’eau est purifiée sans chlore. Les plantes et les petits animaux y sont les bienvenus, à condition que l’eau reste suffisamment nette pour y nager, généralement grâce à un système de filtres à bas débit (et faible consommation). La nature elle-même (plantes et bactéries) contribue à la purification de l’eau.

Une piscine classique avec apport de chlore exige du temps, de l’argent et beaucoup d’entretien. Lorsqu’elle n’est pas couverte, on en profite peu sous nos latitudes. La solution ? La piscine naturelle, qui demande un minimum d’entretien. Les jours de grosse chaleur, elle sert à la baignade (ah, le plaisir de faire des longueurs parmi les nénuphars !), le restant de l’année elle apporte sa beauté et sa sérénité au jardin.

Mais que coûte un bassin naturel ? « Tout dépend de vos exigences, précise Guido Lurquin. Si vous souhaitez un bassin de 2 m de profondeur, illuminé sous sa surface, avec des parois droites et des marches d’accès, cela vous coûtera aussi cher qu’une piscine. Si vous vous contentez de parois plus brutes, d’une petite échelle et d’une profondeur de 150 à 180 cm (ce qui suffit pour y nager), le prix sera plus raisonnable. »

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Vive l’eau vive !

Après les fontaines classiques, les jets d’eau et les cascades signent également leur grand come-back. « Lorsque l’on vit dans un environnement assez bruyant, il est important d’animer l’eau, souligne Guido Lurquin. Des études ont en effet démontré que les eaux vives ont la capacité de masquer la pollution sonore environnante et de procurer un sentiment de bien-être. De plus, elles attirent les oiseaux qui chantent plus fort pour couvrir le murmure de l’eau ! »

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Un supplément de bonheur

Si vous n’avez pas la possibilité de placer la pièce d’eau à proximité de votre terrasse, pensez à investir dans un salon de jardin afin d’en profiter pleinement. Dès les premiers beaux jours, ce charmant recoin deviendra rapidement votre zone de repos favorite.

Choisissez la partie la plus ensoleillée de l’étang et faites-y aménager un revêtement de sol en dur. La solution la plus avantageuse ? Les klinkers (petits pavés de béton) posés sur un sol stabilisé. Un plancher en bois est très agréable lorsque l’on marche pieds nus mais est nettement plus onéreux. En revanche, après une averse, un sol en bois sèche nettement plus vite que des klinkers.

Un bel éclairage à basse tension ajoute au charme et aux plaisirs du bassin de jardin. Les LED (diodes électroluminescentes) ont fait d’immenses progrès et donnent de superbes résultats. Elles sont en outre moins chères et consomment moins d’énergie que les ampoules halogènes. Pour que l’éclairage soit suffisant, il faut prévoir trois LED par spot. Placez-les parmi les plantes qui poussent sur les bords de l’étang, sous la forme de galets lumineux, voire carrément dans l’eau. Vous pouvez même imaginer des petites bulles lumineuses dérivant à la surface, magique !

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Initiation nature pour les enfants

 » En installant un étang ou une pièce d’eau dans un jardin, on se se fait plaisir mais on fait également plaisir aux enfants, explique Guido Lurquin. C’est pour eux une occasion unique de découvrir la nature de manière très ludique et instructive. Ils peuvent, par exemple, y observer à loisir les insectes d’eau, les poissons, les grenouilles et autres amphibiens, les échanges entre plantes et animaux, etc. Cela demande du temps et de la patience, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. Pour que l’étang soit sans danger, mieux vaut prévoir tout autour une large zone peu profonde. « 

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Attention aux envahisseurs

Pour que votre étang demande un minimum d’entretien, veillez à éviter les plantes parasites à la croissance envahissante, tant sur les berges que dans l’eau.

  • Les plantes de berges.
    à éviter : le tussilage, l’hydrocotyle, le souci d’eau, l’iris d’eau.
    à privilégier : la bistorte (Polygonum bistorta), les autres variétés d’iris, l’houttuynia, la primevère, le cresson des prés, la parnassie, la valériane.
  • Les plantes marécageuses (qui doivent avoir les pieds dans l’eau).
    à éviter : toutes les espèces de menthe d’eau, le chanvre d’eau (Lycopus europaeus) et les rouches (Carex).
    à privilégier : le populage, le lobélia (tous), les lis (tous), le lysichiton, la salicaire, l’hibiscus des marais, l’euphorbe des marais, l’herbe aux écus, la vipérine et la pontédérie (Pontederia).
  • Les plantes aquatiques pour petite profondeur (20 à 40 cm).
    à éviter : les grandes renoncules, le rubanier (Sparganium).
    à privilégier : toutes les variétés de sagittaires (Sagittaria), l’acore (Acorus), l’aponogéton (il embaume et est comestible) et le faux nénuphar (Nymphoïdes peltata).
  • Les plantes aquatiques pour grande profondeur (à partir de 60 cm).
    à éviter : les grands nénuphars.
    à privilégier : les petits nénuphars (ou de taille moyenne).

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Les 8 erreurs à éviter

  • Placer un bassin trop petit. Un tonneau ou une cuve forment déjà un mini biotope mais, pour obtenir un réel bénéfice bien-être, vous devez opter pour un bassin plus grand parce que les plantes disposées près des bords de l’étang empiéteront sur la surface.
  • Installer un bassin sous un arbre ou des buissons. Trop de feuilles risquent de tomber dans l’eau et les plantes aquatiques ont besoin de soleil. L’idéal ? Le plein soleil ou la mi-ombre.
  • Creuser un bassin trop profond. A moins de vouloir y nager ou y mettre des carpes (comptez un minimum de 150 cm de profondeur) 80 à 90 cm suffisent amplement.
  • Aménager un bord qui n’est pas au niveau de l’eau. Si vous réalisez votre étang vous-même, faites tout particulièrement attention à ce point pour éviter qu’il n’ait l’air de travers.
  • Introduire des poissons trop tôt. Mieux vaut attendre trois mois, le temps que les bactéries naturelles et les insectes soient installés.
  • Ne pas tenir compte des hérons. Ils sont l’ennemi n°1 des propriétaires d’étang. Pour protéger vos poissons, vous pouvez étendre une gaze ou une grille à la surface de l’eau, mais ce n’est pas très joli. Autre solution : opter pour des poissons peu chers ou pour des espèces se reproduisant rapidement (ex. le gardon). Veillez à avoir suffisamment de nénuphars sous lesquels les poissons pourront se cacher.
  • Injecter trop vite des produits anti-algues. Un étang n’atteint son équilibre naturel qu’au bout de trois ans. « Donnez-lui le temps de se développer, recommande Guido Lurquin. J’ai souvent vu des étangs sensibles aux algues trouver spontanément leur équilibre au bout de trois ans. Quoi qu’il en soit, pour lutter contre les algues, les moyens naturels demeurent les plus efficaces. Pensez, par exemple, à immerger un sac à pommes de terre rempli de paille dans l’eau et, au bout de 48 à 72 heures, les algues auront disparu. »
  • Tout raccorder sur une seule pompe. Mieux vaut deux petites pompes. L’une sert de filtre et reste branchée jour et nuit. L’autre sert uniquement à faire fonctionner la cascade ou le jet d’eau.

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