© getty images

Laissez pousser la mousse au jardin

Mousses et lichens sont de bons indicateurs de la qualité environnementale de votre jardin. à l’occasion, ils peuvent même se faire esthétiques!

Encore souvent mal aimés au jardin car laissant un aspect considéré comme négligé, mousses et lichens ont pourtant un grand intérêt biologique. Ils offrent un abri à de nombreux invertébrés et sont employés par certains oiseaux pour construire leur nid. Sur le plan esthétique, les mousses font partie intégrante des jardins japonais depuis des siècles. Depuis peu, elles commencent, chez nous aussi, à être considérées comme esthétiques, avec leurs couleurs d’un vert intenses, même en hiver, et leur aspect velouté.

Dénuées de racines, les mousses ont l’avantage d’être capables de pousser là ou peu d’autres plantes survivent (sol tassé, très ombragé, détrempé, pierreux…). Elles demandent par ailleurs très peu d’entretien. Pour implanter de la mousse, le plus simple est d’en prélever ailleurs avec parcimonie (ou de s’en procurer dans certaines jardineries, en optant pour des espèces indigènes) et de la placer à l’endroit où l’on souhaite qu’elle se développe, dans des zones ombragées, humides et/ou rocailleuses. Attention: la récolte en forêt, sauf dérogation, est totalement interdite!

Que faire si mousses et lichens prolifèrent de façon indésirable dans certaines zones du jardin? Avant toute chose, il faut savoir que les mousses sont favorisées par une acidité élevée du sol, un drainage insuffisant ou une ombre excessive. Il peut être utile de réguler à la base ces facteurs de croissance. Sur les arbres, la présence de mousses et lichens n’affecte en rien leur santé. Utiliser un fongicide est inutile, vous pouvez par contre brosser les écorces au moyen d’une brosse à poils durs légèrement souples (pas de brosse métallique). Ces plantes ne poussant que sur des parties anciennes des arbres et arbustes, une taille régulière limite leur prolifération. Ailleurs, le retrait mécanique reste le plus recommandé: attention aux «remèdes de grand-mère» (sel ou vinaigre), qui auront un effet délétère sur le biotope du jardin. Il existe par ailleurs, pour les sentiers, terrasses, dalles... ou terrains meubles non cultivés en permanence quelques produits agréés pour le particulier: le sulfate de fer ou l’acide pélargonique.

CONSEILS DONNÉES PAR JEAN-LUC WANZOUL, PROFESSEUR À L’INSTITUT TECHNIQUE HORTICOLE DE GEMBLOUX

Contenu partenaire