Sur les traces de 14-18 en Wallonie
Dans » Sur les traces de 14-18 en Wallonie « , deux auteurs passent en revue l’ensemble du patrimoine wallon relatif à la Première Guerre mondiale. Le tout, sans oublier les soldats wallons de l’Yser ou un panorama de la Wallonie avant et après le conflit. Un ouvrage immanquable pour toute personne s’intéressant au premier conflit mondial dans nos régions.
Des monuments relatifs à la Première Guerre mondiale, il y en a partout : on ne compte plus les mémoriaux, plaques commémoratives, cimetières, voire forts plus ou moins abandonnés. Ils font partie du paysage, à tel point que la plupart des passants n’y prêtent plus guère attention. Tous cachent pourtant une histoire parfois tragique, parfois amusante, étonnante ou héroïque, mais souvent méconnue.
Partant de ce constat, Daniel Conraads et Dominique Nahoé, tous deux journalistes chevronnés et aujourd’hui retraités, ont parcouru le sud de la Belgique pour en inventorier le patrimoine de 14-18. Il en résulte un livre richement illustré, bourré d’anecdotes et de témoignages. Du récit horrifiant d’un survivant du massacre de Dinant, en passant par la gouaille de Liégeois ayant diffusé, en pleine disette de guerre, un avis de disparition de » Madame Pomme de Terre « , on ne peut s’empêcher d’être happé par toutes ces anecdotes, tous ces lieux parfois seulement signalés par une petite plaque de bronze...
Mais l’ouvrage ne se contente pas d’inventorier le patrimoine de guerre wallon : il raconte également la situation des soldats wallons sur l’Yser – 1/3 des troupes, soit la proportion wallonne de la population belge -, la vie difficile sous l’occupation, les massacres de civils, la frontière électrifiée entre la Belgique occupée et les Pays-Bas neutres. Les auteurs dressent aussi un très intéressant panorama de la Wallonie avant et après le conflit. Qui se souvenait, par exemple, que pour la Wallonie d’avant-guerre, l’Allemagne était un partenaire économique de première importance et un référent culturel équivalent à la France ? Que les premières cités-jardins, ancêtres des banlieues vertes, dataient de l’après 1918 et faisaient suite aux destructions du conflit ?
Le livre, esthétiquement réussi, se complète par une bibliographie plus qu’intéressante – de bonnes pistes de lecture ! – ainsi qu’un récapitulatif des lieux de mémoire, musées et centres d’interprétation. De quoi s’organiser des excursions thématiques, en ce centenaire de la Grande Guerre !
Sur les traces de 14-18 en Wallonie, La mémoire du patrimoine, D. Conraads et D. Nahoé, éd. Institut du Patrimoine Wallon (IPW), Namur, 2013. Env. 360 pages. Disponible en librairie ou sur la boutique de l’IPW : www.idpw.be .
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