Vive l’industrie!

C’était une petite dame charmante, qui vendait ses biscuits faits maison sur le marché d’un village. Ils avaient toutefois un défaut navrant: un prix vraiment très élevé! C’est normal pour un produit artisanal, rétorqueront certains. Oui et non: encore faut-il qu’il présente une valeur ajoutée par rapport à un produit industriel moins cher: fraîcheur du jour ou qualité supérieure des ingrédients, par exemple. Tel n’était pas le cas de ces petits sablés: la recette est simple et ils se conservent aisément, sans ajouts suspects. Nous avons donc, comme souvent, acheté nos sablés auprès d’une petite biscuiterie de la région. De l’artisanat industrialisé, en quelque sorte, avec les qualités de l’un (ingrédients basiques et sains) et de l’autre: un coût peu élevé, grâce à une production mécanisée.

Que l’aliment soit industriel ou pas, c’est la composition qui compte!

L’origine industrielle d’un aliment est trop souvent, dans certains domaines en tout cas, considérée avec suspicion, voire comme synonyme de qualité inférieure. En réalité, il n’y a pas de raison a priori. Bien sûr, nous avons tous pris connaissance de tests révélant la composition consternante (et parfois répugnante! ) de certains aliments bas de gamme. Ceci résulte cependant de la course au prix le plus bas, dont certains consommateurs sont un peu trop facilement complices, et non spécifiquement de la fabrication industrielle.

Faut-il rappeler en quoi consiste cette fameuse révolution industrielle qui a bouleversé nos sociétés au XIXe siècle? Infiniment plus puissante que l’homme ou l’animal, la machine a permis des fabrications jusque-là impossibles, ainsi que des productions en quantités astronomiques à des coûts en chute libre. Après avoir, hélas, engendré un prolétariat misérable, l’industrie a fini par faire exploser le pouvoir d’achat de la population. Songeons au prix dérisoire d’un seau en plastique par rapport à l’investissement que représentait pour nos aïeux le seau en bois et métal fabriqué par l’artisan du village. Dans une certaine mesure, le principe vaut aussi pour les aliments.

Il ne faut donc pas se tromper de cible. Si certains produits industriels doivent inspirer la méfiance, c’est en raison de leur composition: conservateurs indésirables, exhausteurs de goût intempestifs, colorants suspects, etc. C’est pour cette raison qu’on met en garde contre la nourriture très transformée. Surtout quand elle est anormalement bon marché, une fois encore.

Au fait, vous avez vu que le dioxyde de titane (E171) sera interdit dans les aliments le 8 août prochain? Le titane, ce métal utilisé dans l’industrie aéronautique! Son dioxyde sert à blanchir, les dentifrices comme les peintures, mais aussi à rendre les bonbons brillants. Il existe pourtant des alternatives comme les cires d’abeille et de carnauba... qui sont bel et bien utilisées aussi par les industriels. Ce qui compte, décidément, c’est la composition! Et si nous faisions systématiquement nos courses avec une loupe?

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