Logiquement, vous devriez recevoir moins de SMS frauduleux!
Depuis peu, les opérateurs télécom sont mieux équipés pour bloquer les textos frauduleux qui permettent aux escrocs de dérober des millions chaque année. On parle de smishing, la combinaison de SMS et phishing (escroquerie sur internet). Rien que chez un seul opérateur, ce sont près de 230.00 de ces massages qui sont bloqués chaque jour.
Le smishing est une escroquerie qui consiste à envoyer des SMS frauduleux dans le but d’inciter les destinateurs à divulguer des informations personnelles, bancaires ou des identifiants.
Les fournisseurs de services de téléphonie filtraient déjà les SMS douteux pour leurs abonnés, mais il pouvait encore arriver que certains messages échappent à leur surveillance. Depuis peu, cette sécurité a été renforcée grâce à un logiciel capable de détecter automatiquement tout envoi de SMS suspect par un numéro donné, déclenchant ainsi une alerte. C’est ce qu’a annoncé la vice-première ministre et ministre des Télecoms, Petra De Sutter (Groen). Les pouvoirs publics ont investi des moyens dans ce logiciel.
3,2 millions de messages frauduleux
Chez Proximus, par exemple, la nouvelle plateforme pour protéger ses clients contre le smishing, a été lancée début octobre. Et les résultats ne se sont pas fait attendre. L’opérateur a déjà détecté et bloqué 3,2 millions de messages frauduleux, soit quelque 230.000 messages par jour.
La plateforme détecte principalement les envois massifs de messages provenant d’un même numéro, ainsi que les liens suspects en circulation. En utilisant l’intelligence artificielle, l’algorithme se perfectionne progressivement pour une identification plus précise des tentatives de fraude.
Comment ça fonctionne, le smishing?
Tout le monde ou presque est malheureusement familier avec ces SMS habituellement envoyés depuis un numéro inconnu. Ils vous rappellent de régler une facture en souffrance ou de compléter des informations personnelles manquantes. Certains promettent même un remboursement. Souvent, explique-t-on chez Proximus, ces messages de smishing incluent des liens vers des sites web fictifs dans le but de tromper le destinataire et de l’induire en erreur, voire de lui extorquer de l’argent. Sans se rendre compte des conséquences, les victimes s’exposent à des dommages considérables, allant des pertes financières au vol de leurs données personnelles, en passant par l’usurpation d’identité.
Bien que ces escroqueries soient largement reconnues par le grand public, de nombreuses personnes se font encore piéger. Selon les données de Febelfin, en 2022, près de 40 millions d’euros ont été dérobés par des escrocs à travers diverses techniques de phishing, y compris les SMS, les e-mails et les messages sur les réseaux sociaux.
Le problème est-il réglé entièrement grâce aux nouvelles plateformes?
Pas entièrement. Une plateforme est en mesure de contrer la plupart des tentatives de smishing avant qu’elles n’atteignent leurs destinataires. Une initiative similaire au Royaume-Uni a fait chuter de 90% le nombre de plaintes pour smishing. Il en reste donc 10%.
Vous pensez avoir reçu un message suspect?
- C’est très « simple », ne répondez pas aux messages suspects! Évitez de cliquer sur des liens dans le message, sauf si vous êtes certain de l’identité de l’émetteur.
- Si vous avez un doute, effectuez une recherche en ligne pour identifier l’émetteur en utilisant le numéro. Si le doute persiste, supprimer le message.
- Dans tous les cas, ne divulguez jamais vos informations personnelles ou confidentielles. Votre banque ne vous demandera jamais vos codes PIN ou autres codes personnels, que ce soit par e-mail, SMS ou appel téléphonique. Utilisez exclusivement votre application de mobile-banking habituelle et sécurisée.
Et si c’est trop tard, si vous vous êtes fait arnaquer?
Adressez-vous au plus vite à la police locale. Le SPF Économie a également un point de contact unique pour les victimes de fraudes, tromperies, arnaques et escroqueries: pointdecontact.belgique.be
