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Une facture télécom enfin moins chère?

Digi, un quatrième opérateur, va débuter ses activités en Belgique. Il devrait d’abord proposer un service de téléphonie mobile avant d’élargir son offre. Cette arrivée devrait contraindre ses concurrents à revoir leurs tarifs.

Ce 1er janvier, on a célébré le trentième anniversaire de l’arrivée du GSM en Belgique. C’est en effet le 1er janvier 1994 que Belgacom ouvrait le premier réseau GSM dans notre pays. Son nom? Proximus. Au départ, le coût des abonnements et des communications n’allait pas convaincre le grand public: qui avait vraiment besoin d’un téléphone mobile? C’était l’époque où tous les regards se tournaient vers la personne qui, masquant un semblant de gêne teintée de fierté, bredouillait «Je suis à la boucherie. Je te rappelle! »

Les prix diminuent

Ce genre de scène s’est reproduite plus souvent à partir de 1996. Le 27 août de cette année, Mobistar (depuis rebaptisée Orange) débutait ses activités. Ses tarifs se situaient bien en dessous de ceux de Proximus… qui allait réagir en baissant les siens. Tout naturellement, le nombre d’utilisateurs de GSM en Belgique se mit à grimper. L’avènement du SMS, à la fin des années 90, est venu ajouter un moyen de communication entre usagers: un message textuel de 160 caractères maximum.

En avril 1999, l’arrivée d’un troisième réseau (Orange… qui deviendra Base/Telenet) pimentera encore le marché. Mobistar avait eu l’idée de commercialiser des cartes prépayées? Le nouvel opérateur proposera, lui, des formules dépourvues de frais d’abonnement ou d’activation avant de lancer la tarification à la seconde (en lieu et place de la minute indivisible).

Certains sont heureux, d’autres moins

Dire que rien n’a changé depuis 1999 serait réducteur. On rappellera seulement que, dans l’intervalle, l’usage du GSM s’est affranchi des frontières nationales, que le smartphone est venu élargir le champ des possibilités par ailleurs multipliées par l’avènement de la 4G, puis de la 5G. Parallèlement, les opérateurs ont continué à rivaliser d’imagination pour se concurrencer. Leurs offres se retrouvent aujourd’hui souvent associées à des formules d’accès à la télédistribution, à internet, à la téléphonie fixe.

Le consommateur belge bénéficie d’un choix… pas toujours facile à analyser!

Le consommateur belge bénéficie d’un choix… pas toujours facile à analyser. Mais en découvrant les tarifs proposés à l’étranger, il regrette que la compétition entre les trois grands acteurs ne permette pas de diminuer la facture. En 2018, le ministre des Télécommunications – Alexander De Croo – comprend le message. Il ouvre la porte à l’arrivée d’un quatrième opérateur. La population se réjouit de l’annonce. Mais cette dernière se heurte à des protestations chez les réseaux en place. Forcément, la perspective de voir un nouvel adversaire débarquer ne les réjouit pas. D’autant qu’ils doivent faire face à d’importants investissements pour la 5G et la fibre optique. Selon eux, si les tarifs ne baissent pas en Belgique, c’est parce que le marché y est saturé. Le ministre n’entend pas l’argument: la procédure est lancée. Elle mettra plusieurs années à aboutir. Mais cette fois, ça y est. On ignore encore la date exacte, mais Digi Communications Belgium débutera ses opérations dans le courant de 2024 (d’insistantes rumeurs évoquent le premier semestre). Il s’agit d’une joint-venture entre Digi Communications Group (un groupe de télécommunications roumain fondé en 1994) et Citymesh, une entreprise belge spécialisée dans l’installation de réseaux mobiles pour professionnels. Peu connue chez nous, Digi est active en Roumanie (4,9 millions d’utilisateurs de téléphonie mobile à la fin 2022), en Espagne (3,8 millions) et plus récemment en Italie (362.000).

Digi a pour objectif d’y ajouter «un ensemble complet de services de télécommunications en Belgique et au Portugal» en 2024. À terme, l’offre du nouvel opérateur ne se limitera donc pas à de la téléphonie mobile. Il proposera aussi la télédistribution, l’accès à internet et la téléphonie fixe. Sur son site (https://fr.digi-belgium.be/), Digi se présente comme synonyme «de prix équitables, du meilleur réseau et d’un service à la clientèle exceptionnel». Il devrait d’abord s’attaquer au marché des particuliers avant celui des professionnels. Avec quelle orientation? Rien d’officiel n’a filtré à ce stade...

Vers une chute des prix?

Digi pourrait tenter de reproduire en Belgique le «coup» réussi outre-Quiévrain par Free. Le quatrième opérateur français avait provoqué une chute des prix de plus de 25%. Chez nous, Digi ne devra pas attendre la mise en place progressive de sa propre infrastructure. Au terme d’un accord commercial, il pourra démarrer ses activités en exploitant le réseau mobile de Proximus. Les espoirs sont grands. Reste à découvrir l’offre.

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