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Comment soigner l’hypertrophie de la prostate?

La plupart des hommes souffrent à un moment donné ou à un autre d’un gonflement bénin de la prostate. Lorsque cela se traduit par toutes sortes de troubles urinaires, il est préférable de se faire examiner le plus rapidement possible. Ces problèmes ne disparaissent jamais d’eux-mêmes, mais ils peuvent parfaitement être soignés.

Chez tous les hommes, la prostate commence à augmenter progressivement de volume dès l’âge de 40 ans. La raison exacte de ce phénomène reste un mystère. On ne s’explique pas non plus le développement parfois plus rapide du gonflement chez certains (et pas chez d’autres). Il est probable que les hormones mâles jouent un rôle, parmi d’autres facteurs.

Quelques symptômes

Contrairement au cancer de la prostate, que l’on ne sent pas, l’hypertrophie de la prostate peut provoquer une série de symptômes parce qu’elle entraîne l’obturation de l’urètre. Les plus courants sont la multiplication des allers-retours aux toilettes durant la nuit, des difficultés à uriner, de fausses envies, des fuites urinaires, un flux d’urine faible ou intermittent ou l’impression de ne pas pouvoir vider complètement sa vessie. Se lever pour uriner une fois par nuit est encore normal, mais dès que vous devez vous lever trois fois ou plus, cela devient problématique. Souvent, les partenaires des hommes qui en souffrent remarquent les premiers signes lorsqu’ils sont réveillés par leurs allers-retours incessants aux toilettes ou lorqu’ils constatent des taches d’urine dans leurs sous-vêtements ou sur les draps. « Pour reconnaître un flux d’urine plus faible, vous devez chronométrer votre pipi. Vous devriez pouvoir vider une vessie de 300 millilitres en moins d’une minute », explique le professeur Piet Hoebeke (UZ Gent), urologue.

Ce qui est complexe, c’est que tous les troubles urinaires ne se réduisent pas à une hypertrophie de la prostate, qui bloque l’écoulement de l’urine. « Avec l’âge, la vessie et l’ensemble de l’appareil urinaire fonctionnent moins bien, ce qui signifie que la production d’urine, qui devrait normalement s’arrêter la nuit, se poursuit quand même. La rétention d’eau favorise également les symptômes urinaires, tout comme la prise de certains médicaments (psychopharmaceutiques) ».

Examen rectal

Comme le processus se produit lentement, les symptômes de prostatisme ont longtemps été tolérés ou minimisés par beaucoup d’hommes. Le tabou persiste également. « Beaucoup d’hommes associent à tort le traitement de la prostate à une menace pour leur vie sexuelle, alors qu’à un stade précoce, nous pouvons mieux soigner les symptômes et prévenir les lésions de la vessie. En effet, non-traitée, l’hypertrophie de la prostate comporte des risques tels que l’impossibilité soudaine d’uriner », prévient le professeur Hoebeke. Détecter une hypertrophie bénigne de la prostate n’est pas difficile. « Le diagnostic est déterminé sur base d’un questionnaire et d’un toucher rectal au cours duquel la taille de la prostate est analysée. Certains hommes redoutent cet examen, mais il est fait avec respect et sans douleur. Souvent, une analyse d’urine suit afin d’exclure une infection de la vessie, qui provoque des symptômes similaires.

Des traitements efficaces

En fonction des symptômes, un éventail de thérapies est possible. Cela va de la surveillance active à l’intervention chirurgicale en dernier recours. En cas de symptômes légers, cette première approche, associée à des conseils sur le mode de vie, peut suffire. « Après tout, il est impossible de prédire l’évolution d’une hypertrophie de la prostate et, parfois, les symptômes bénins ne s’aggravent pas. L’important est de bien répartir sa consommation de liquide tout au long de la journée et de ne rien boire environ deux heures avant le coucher. La caféine et l’alcool stimulent la vessie et la production d’urine et il est donc préférable d’en limiter la consommation. Adaptez également votre routine de miction en faisant pipi assis et en deux fois. Les exercices pour le plancher pelvien chez le physiothérapeute peuvent être très utiles pour les hommes afin de mieux contrôler la miction. Après tout, le plancher pelvien est la seule partie de votre équilibre hydrique que vous pouvez apprendre à contrôler consciemment ».

En cas d’aggravation des symptômes, un traitement médicamenteux tel que les relaxants musculaires (alpha-bloquants) peut s’avérer utile. Ceux-ci agissent immédiatement sur les muscles entourant la prostate, de sorte que le flux d’urine redevient plus puissant. « Cela a pour effet secondaire de retarder l’éjaculation, mais n’affecte pas l’orgasme ou la vie sexuelle », précise-t-il. Ces médicaments n’inhibent toutefois pas la croissance de la prostate elle-même. Pour cela, on peut utiliser des médicaments qui raccourcissent la durée de vie des glandes. Souvent, les deux médicaments sont combinés. « Cette approche n’est guère utile chez les hommes présentant des symptômes graves ou une hypertrophie avancée de la prostate », précise-t-il.

Dans ce cas, ou lorsque la miction devient totalement impossible, une intervention chirurgicale sur la prostate est nécessaire. « Lors d’une telle opération, nous n’enlevons que le tissu prostatique qui gêne. La prostate elle-même reste intacte. Il existe plusieurs techniques pour ce faire, mais la norme reste la chirurgie par urétérorénoscopie, qui est entièrement remboursée. Le risque d’impuissance ou d’incontinence est faible car nous ne nous approchons pas des nerfs qui la contrôlent, contrairement à la chirurgie du cancer de la prostate ».

Conseils pour une prostate saine

  • Mangez sainement et faites suffisamment d’exercice. Les tomates, le brocoli, les céréales, le thé vert, la grenade et le poisson sont les aliments les plus sains pour la prostate. Plus c’est coloré, plus il y a d’antioxydants!
  • Les lentilles, le soja et les graines de citrouille sont riches en phytoestrogènes. Ceux-ci peuvent freiner les hormones mâles et donc protéger la prostate.
  • Limitez le stress. L’adrénaline empêche en effet de vider correctement la vessie.
  • Des recherches ont montré que l’éjaculation fréquente est saine pour la prostate et réduit le risque de cancer de la prostate. En revanche, une éjaculation rare peut perturber le métabolisme de la prostate.

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