Dis-moi comment tu tousses ...

La toux n’est pas qu’un simple désagrément hivernal. Moyen de défense, elle peut être aussi un signe indicateur d’une autre pathologie. Mieux vaut donc consulter si elle persiste.

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Heureusement que la toux existe ! Son premier rôle est d’évacuer tout ce qui est susceptible d’encombrer l’appareil respiratoire et donc d’empêcher l’asphyxie. Des glaires aux morceaux d’aliments...

La toux est un réflexe naturel très efficace entraîné par une forte contraction du diaphragme. Un mouvement qui comprime les poumons; ces derniers expulsent alors l’air avec vigueur et rapidité. Indispensable quand on s’étrangle avec une olive ayant emprunté la mauvaise voie ! Le responsable de la toux, c’est le nerf pneumogastrique, présent au niveau du cou, du thorax, de l’abdomen... Irrité, il stimule le centre de commande de la toux, localisé dans le bulbe cérébral.

La toux est souvent le signe clinique de nombreuses pathologies, banales ou graves : rhume, bronchite, asthme, cancer, tuberculose... Afin d’affiner son diagnostic, le médecin pose des questions sur sa tonalité. Ainsi, la laryngite ou la coqueluche provoque une toux rauque alors que la bronchite se manifeste par une toux sifflante. Mais avant toute chose, le praticien tente de déterminer si la toux est productive ou non.

La toux grasse

La toux grasse (productive) est indispensable car elle permet l’évacuation naturelle de mucosités. Aucune thérapie n’est prescrite car l’antitussif favoriserait l’accumulation des sécrétions dans les voies respiratoires. Parfois, un sirop fluidifiant les expectorations est conseillé. Néanmoins, boire de grandes quantités de liquides (eau, thé, tisanes, lait, etc.) présenterait les mêmes vertus.

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La toux sèche

La toux sèche, non-productive, est inutile et irritante : elle est responsable de douleurs, de fatigue, d’insomnies, voire de troubles digestifs.

Pour en venir à bout, des antitussifs sont recommandés. Idéalement après un avis médical car ces médicaments se contentent de soigner un symptôme. Ils éliminent donc les manifestations bruyantes sans agir sur leurs causes. D’autre part, ils sont parfois responsables d’effets secondaires non négligeables : somnolence, troubles de la coordination, désordres digestifs, constipation, éruptions cutanées... Les scientifiques ne parviennent pas à se mettre d’accord sur leur réelle efficacité. Selon certains, un sirop à base de sucre et de baies de sureau donnerait d’aussi bons résultats.

Enfin, en cas de toux sèche persistante et/ou récidivante, la priorité est de cerner les causes possibles avec votre médecin.

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Le manque d’air

 » Calfeutrez-vous ! « , préconisent les pouvoirs publics, inquiets des déperditions de chaleur. Les médecins hygiénistes, eux préconisent d’ouvrir les fenêtres : nos pièces surchauffées et jamais aérées se transforment en paradis tropical pour acariens et autres moisissures. Lesquels envahissent tranquillement la literie, la moquette, les rideaux. La solution est simple comme un souffle d’air : aérez tous les jours, au moins pendant une vingtaine de minutes. Vous craignez de voir votre note de mazout augmenter ? Dites-vous que c’est de l’argent non dépensé en médicaments !

Que risque-t-on ? Petit rappel de physique : l’humidité est attirée par le froid et se dépose, sous forme de gouttelettes, sur la vitre (plus fraîche que le mur) de nos appartements. Elle est ensuite recueillie dans la rainure creusée dans le montant inférieur du chambranle avant d’être évacuée vers l’extérieur. Sauf si les vitrages sont tellement isolants que la buée se dépose ailleurs (murs, etc.) et favorise la prolifération des moisissures. Lesquelles se manifestent sous forme de taches noires, dans les salles de bain mais aussi dans les chambres. Elles entraînent, ainsi que les toxines qu’elles produisent, bon nombre d’allergies respiratoires.

Afin de ne pas faire grimper le taux d’humidité de votre intérieur, limitez le nombre de plantes, ne faites sécher votre linge qu’à l’extérieur. Et vérifiez les grilles d’aération des pièces sans fenêtres, qui doivent être propres et libres.

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L’air trop sec

Trop humide, ce n’est pas terrible. Trop sec, non plus ! Bon nombre de quintes de toux nocturnes sont déclenchées par une atmosphère surchauffée. Cela vaut peut-être la peine d’investir dans un humidificateur, à utiliser une demi-heure avant d’aller au lit. Vous pouvez y ajouter quelques huiles essentielles telles que l’eucalyptus, bon pour les bronches. Attention, l’eau doit être remplacée tous les jours et l’accessoire soigneusement nettoyé, sous peine de se transformer rapidement en bouillon de culture. A défaut, un saturateur placé sur des radiateurs offre aussi une solution valable. Même si, ici aussi, l’aération des pièces donne les meilleurs résultats.

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De l’asthme, à mon âge ?

Contrairement aux idées reçues, l’asthme est également susceptible d’apparaître subitement à l’âge adulte. Les pneumologues estiment que plus d’un tiers de ces pathologies surgissent vers la trentaine et un tiers au-delà de soixante ans. Avec une particularité : l’asthme tardif est rarement d’origine allergique.

Il n’existe pas une cause unique mais plusieurs facteurs de risque déclenchant des crises chez une personne génétiquement prédisposée. Même la pollution aggrave, mais ne provoque pas le malaise. Et ce, qu’elle soit extérieure (gaz d’échappement) ou intérieure (acariens, moisissures, pollens, poils d’animaux...).

On dénombre d’ailleurs autant d’asthmatiques à la campagne que dans les villes. Seule l’augmentation des fumeurs, et donc de l’exposition au tabagisme passif, pourrait expliquer cette affection en constante augmentation. L’asthme se manifeste par une toux chronique (surtout nocturne), une sensation d’oppression, un essoufflement et des sifflements à l’effort...

Ceux qui présentent de tels symptômes ne pensent pas toujours à consulter, mettant ces signes sur le compte d’un refroidissement, de la cigarette ou de l’âge. Bien diagnostiqué, l’asthme se traite par la prise d’anti-inflammatoires et de corticoïdes.

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La faute à la nicotine

Une toux matinale et quotidienne, accompagnée d’essoufflements, de sifflements et d’expectorations s’aggravant au fil du temps, n’inquiète pas souvent les accros à la nicotine. Or, cette toux peut être la conséquence d’une BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive) qui se retrouve de plus en plus fréquemment chez les fumeurs allumant plus de 20 cigarettes par jour et vivant dans un climat humide et tempéré (comme chez nous !).

L’affection toucherait environ 400.000 Belges, dont une forte proportion de femmes. Plus les jours passent, plus la capacité respiratoire diminue car le diamètre des bronches atteintes se rétrécit. Jusqu’à une situation irréversible, lorsque les muqueuses pulmonaires connaissent d’importantes lésions : la toux s’observe alors même au repos. Au final, c’est l’ensemble du système cardiovasculaire qui est perturbé.

Après avoir mesuré le souffle, le pneumologue prescrit des broncho-dilatateurs, améliorant la respiration. Dans les situations les plus aiguës, l’apport d’oxygène est indispensable. Mais la première thérapie reste l’arrêt total du tabac. Quand le sevrage est réalisé dès le début de la BPCO, les capacités respiratoires d’antan peuvent être totalement récupérées.

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Et si ça venait de l’estomac ?

Dès que vous posez la tête sur l’oreiller ou vous penchez vers l’avant, vous toussez ? L’une des origines possible est un reflux gastro-oesophagien (ou « brûlant »), soit des remontées acides provoquant des inflammations de l’oesophage. Comme le cardia (le clapet qui ferme l’estomac) ne remplit plus son rôle, toute position allongée entraîne une pénétration du liquide gastrique dans les bronches. Et donc un réflexe de toux. Lorsqu’un traitement anti-acide demeure insuffisant, un geste chirurgical est proposé. Ce dernier consiste à l’injection dans l’oesophage d’une substance (un bio-polymère biocompatible) qui renforce le sphincter. Il élimine parfois des toux chroniques nocturnes présentes depuis des années.

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