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Du neuf contre les bouffées de chaleur

Le cauchemar de la plupart des femmes à l’approche de la ménopause? Les bouffées de chaleur, à la fois désagréables et imprévisibles. Il existe désormais un traitement non hormonal efficace pour les combattre.

Pour la petite histoire, ce traitement a des origines belges. C’est en effet la société biotech wallonne Ogeda qui a développé le fezolinetant, le premier traitement non hormonal efficace pour traiter les bouffées de chaleur. Le Pr Herman Depypere, spécialiste de la ménopause à l’UZ Gent, a ensuite participé à l’étude de phase II du traitement. Il est apparu assez rapidement qu’il s’agissait d’une innovation prometteuse.

«Après seulement une semaine, le fezolinetant donnait des résultats et les femmes observaient une baisse notable du nombre de bouffées de chaleur», constate le Pr Depypere.

La substitution hormonale

Jusqu’à présent, les femmes souffrant de sévères bouffées de chaleur ne pouvaient recourir qu’au traitement hormonal de substitution (THS), mais cette approche ne convient pas à toutes. «Certaines femmes ayant des antécédents de cancer du sein ou un risque génétique accru de tumeurs au sein ne peuvent pas suivre un THS. En outre, certaine personnes préfèrent ne pas prendre d’hormones, même bio-identiques.

Quelques traitements alternatifs plus doux sont disponibles, comme des compléments à base de soja et végétaux, mais leur efficacité est moindre. Le fezolinetant est une alternative aussi performante que le THS. A noter, ce traitement n’a d’effets que sur les bouffées de chaleur et pas sur les autres problèmes liés à la ménopause, comme l’ostéoporose, les problèmes de sommeil ou l’atrophie vaginale due à la perte d’œstrogènes (hormones féminines). Le THS agit également sur ces points.»

Des effets rapides

Le fezolinetant a un mécanisme d’action complètement différent de celui du THS. «Ce traitement agit directement sur la thermorégulation dans le cerveau, où se gère la température corporelle. Le fezolinetant est un antagoniste des récepteurs de la neurokinine, une protéine qui provoque des bouffées de chaleur et la dilatation des vaisseaux sanguins lorsqu’ils reçoivent le signal que la température corporelle diminue. La chute des œstrogènes entraîne une augmentation de la production de neurokinine, ce qui se traduit par une production de chaleur plus importante et plus fréquente. Ce médicament bloque à son tour les récepteurs de la neurokinine dans le cerveau et intervient donc dans le processus de régulation de la chaleur.»

Les études ont dans l’intervalle largement démontré que ce traitement réduit considérablement (-90%) la fréquence ainsi que l’intensité des bouffées de chaleur et les troubles du sommeil.

«Ces effets sont rapides et s’observent à faible dose. En outre, les effets secondaires sont quasiment inexistants.» Ce médicament à prendre à un moment fixe chaque jour a été approuvée aux États-Unis. L’Europe va probablement leur emboîter le pas et il sera vraisemblablement disponible dès l’automne.

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