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La canicule, un défi supplémentaire en ces temps de coronavirus

Depuis mercredi dernier, nous sommes confrontés à une vague de chaleur qui pourrait bien perdurer encore plusieurs jours. Cette vague de chaleur est-elle plus dangereuse en ces temps de coronavirus ?

Stress thermique

Des températures plus élevées peuvent avoir un impact sanitaire important, en particulier dans les agglomérations urbaines qui retiennent une quantité de chaleur relativement importante. L’effet des températures extrêmes de l’air se manifeste, entre autres, par un stress thermique. Les groupes de population sensibles à la chaleur, les jeunes enfants et les personnes âgées en particulier, subissent des nuisances et des conséquences néfastes sur leur santé.

Ce stress thermique peut entraîner une diminution du confort thermique (avoir trop chaud, transpirer,...), des troubles du sommeil, des changements de comportement (plus d’agressivité) et une réduction de la productivité du travail. Mais le stress thermique peut également entraîner de graves maladies liées à la chaleur, telles que : éruptions cutanées, crampes, fatigue, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance rénale et problèmes respiratoires. Parfois, le stress thermique peut même conduire à la mort.

Les personnes les plus exposées aux maladies et décès causés à la chaleur sont les personnes âgées de plus de 75 ans et les malades chroniques, en particulier ceux qui souffrent de maladies cardiaques, respiratoires et rénales.

Stress thermique et Covid-19 : vulnérabilité amplifiée

Personne n’est à l’abri du stress thermique ou de la Covid-19. Cependant, la Covid-19 a encore renforcé la sensibilité physiologique et sociale de nombreux groupes vulnérables à la chaleur. Sur le plan social, de nombreux contacts ont été fortement réduits par les mesures anti-coronavirus. Cela signifie que les précautions prises contre le stress thermique sont insuffisantes chez les personnes qui sont incapables de le faire elles-mêmes, et l’entourage peut ne pas remarquer, ou remarquer tardivement, qu’une personne est victime d’un stress thermique. « Rester chez soi » conduit parfois à un isolement social important des groupes vulnérables.

De plus, les personnes qui souffrent ou ont souffert de la Covid-19 sont particulièrement vulnérables aux maladies provoquées par la chaleur et les personnes souffrant de stress thermique sont particulièrement vulnérables au virus du SRAS-CoV-2. En effet, le stress thermique peut empêcher le système immunitaire de fonctionner de manière optimale, ce qui augmente le risque de maladie.

Qui est particulièrement vulnérable à la fois à la Covid-19 et au stress thermique ?

  • Les personnes âgées (65+ et surtout 85+) ;
  • Les personnes souffrant déjà de problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires, des maladies pulmonaires, des maladies rénales, du diabète/obésité, des problèmes psychologiques (troubles psychiatriques, dépression) ;
  • Les personnes souffrant de problèmes cognitifs, notamment de démence ;
  • Les personnes sous traitement médicamenteux : certains médicaments interfèrent avec la thermorégulation. L’impact du traitement de la Covid-19 est actuellement inconnu, mais il doit être surveillé pour évaluer toute vulnérabilité supplémentaire. Lire aussi : Chaleur et médicaments: attention aux mauvaises associations

Ne confondez pas hyperthermie et fièvre

L’hyperthermie (augmentation de la température corporelle due à une influence extérieure) n’est pas la même chose que la fièvre, bien que dans les deux cas la température corporelle augmente.

Une personne souffrant de stress thermique peut également être malade (avec des symptômes de surchauffe légers ou graves) et peut avoir une température corporelle élevée, alors considérée comme de la fièvre. Il est donc important que cette personne soit surveillée jusqu’à ce que l’hyperthermie disparaisse.

Si une personne a fait un effort et/ou a été exposée à la chaleur, laissez-la se reposer pendant au moins 30 minutes dans un environnement frais et faites-lui boire de l’eau fraîche.

Si la température corporelle reste élevée pendant cette période, il peut s’agir de fièvre. Si c’est le cas, consultez immédiatement un médecin et expliquez-lui l’état de santé.

Si la température du corps baisse (de 0,5 °C ou plus, vers la normale de 37 °C) et que la personne se sent mieux après s’être reposée dans un environnement frais, l’augmentation de la température est plus probablement liée au stress thermique. Dans ce cas, assurez-vous que cette personne s’hydrate régulièrement et ne présente aucun autre signe qui pourrait indiquer la présence de la Covid-19.

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