Leurrez votre cerveau pour manger plus sain
Manger sain et bouger. Cela semble évident... Mais pourquoi cette règle de base est-elle si difficile à observer? Tout simplement à cause de notre cerveau! Qu’il suffit de court-circuiter pour modifier notre comportement alimentaire...
Apéro avec les voisins. Gâteau d’anniversaire avec les collègues. Stress émotionnel... Il ne faut pas grand chose pour que même les plus raisonnables éprouvent toutes les difficultés du monde à faire les bons choix alimentaires. « Les comportements alimentaires sont très complexes, précise d’emblée l’experte en nutrition Hella Van Laer. On mange parce qu’on a faim, bien sûr, mais aussi pour un tas d’autres raisons comme l’habitude, le stress, l’ennui, l’impulsion... J’invite toujours mes patients à noter tout ce qu’ils mangent dans un carnet. Question de les rendre conscients de leurs habitudes et de mieux cerner leur comportement alimentaire. On mange généralement en pilote automatique... On opère jusqu’à 200 choix alimentaires par jour dont 10% seulement de façon consciente. »
Le RÔLE DU CERVEAU REPTILIEN
La manière dont fonctionne le cerveau fait en sorte que l’intention de manger sain ne se concrétise pas toujours dans le comportement. En fin de journée (surtout si la journée a été fatigante), la partie instinctive du cerveau, qu’on appelle le cerveau reptilien, prend rapidement le dessus. « C’est le siège des comportements impulsifs, des habitudes, des réactions liées aux émotions. Il est plus facile de se contrôler le matin, après une bonne nuit de sommeil. Le cerveau « rationnel » est alors en alerte et tempère notre instinct animal. Le cerveau reptilien, programmé pour réagir immédiatement en cas de danger ou de stress, est en effet plus rapide que la pensée rationnelle.
Le moment le plus critique se situe en fin de journée, vers 18 h, lorsqu’on rentre du travail l’estomac vide et le cerveau épuisé. C’est alors que le besoin de manger et de satisfaction immédiate se fait le plus pressant et ouvre la voie aux comportements inconscients. Le sucré (hydrates de carbone) et les graisses (lipides) permettent de faire rapidement le plein d’énergie. S’il faut choisir entre un ananas qu’il faut encore éplucher et découper, et une barre chocolatée qu’il suffit d’ouvrir, le choix est vite fait. Des études scientifiques ont démontré que les personnes ayant dû accomplir une tâche difficile sont 50% plus tentées de grignoter que celles ayant accompli une tâche simple. Il faut donc rester constamment sur ses gardes pour déjouer son cerveau, très rapide, par une bonne préparation notamment. »
LE PIÈGE DES HABITUDES
Il arrive qu’on mange sain pendant tout un temps jusqu’à ce qu’un contretemps nous fasse rechuter. « Les habitudes sont comme des connexions physiques entre les cellules du cerveau, analyse Hella Van Laer. Plus elles se répètent, plus elles se renforcent. Comme regarder la tv en grignotant des chips, par exemple. On sait que chez les personnes en surpoids, les connexions cérébrales sont plus nombreuses et font que la nourriture est associée à des situations.
Pour substituer une habitude bien ancrée à une habitude plus saine, la nouvelle connexion cérébrale doit être répétée suffisamment longtemps. Sans quoi on risque de retomber dans ses vieux travers, surtout quand il s’agit d’aliments avec lesquels on a un lien spécial, comme des bonbons, par exemple, symboles de réconfort. Le mieux est de ne pas en acheter, tout simplement, pour éviter d’être tenté. »
GARE AUX ALIMENTS ADDICTIFS
Les aliments ont eux aussi un impact sur le cerveau. Une étude a montré que les aliments industriels, comme les snacks et les biscuits qui contiennent à la fois des graisses et des glucides, créent très rapidement une dépendance dans le cerveau. » Ce type de produits incite à manger plus vite et toujours plus. Les associations de goût ont été savamment mises au point pour pousser le consommateur à terminer le paquet de chips ou de biscuits entamé. » Les légumes, eux, sont nettement moins attirants pour le cerveau reptilien: moins sucrés et énergisants, ils ne procurent pas la même impression de satisfaction instantanée que le gras et le sucré. Si vous êtes plus sensible aux addictions de manière générale, vous risquez davantage de succomber aux aliments addictifs.
ADN et profil alimentaire
Un test ADN permet de définir votre profil alimentaire et ainsi d’opter pour le schéma alimentaire idéal. « Si vous voulez manger sainement ou perdre du poids, ce test permet de mieux cerner votre vulnérabilité aux addictions, votre vitesse de satiété mais aussi la capacité de votre organisme à métaboliser les hydrates de carbone, les protéines et les graisses saturées, se réjouit Hella Van Laer, nutritionniste. Seul inconvénient, il coûte +/- 300 €. »
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici