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Ménopause et sexualité: comment raviver le désir et vivre une intimité épanouie après 50 ans

Avec la ménopause, l’intimité et la sexualité évoluent mais ne disparaissent pas. Ce cap peut même ouvrir de nouveaux horizons. Car la sensualité n’a pas de date de péremption!

Si les bouleversements physiques et psychiques qui accompagnent la ménopause influencent les relations intimes, ce sujet est souvent passé sous silence. «Il n’y a aucune raison de se priver de plaisir ou de croire que le temps de l’intimité est passé. Beaucoup de femmes en ressentent même davantage le besoin à cette période de leur vie, mais elles ne sont pas toujours bien informées», observe Ann Cuyvers, coach en intimité.

La libido ne se limite pas au sexe

«Beaucoup de femmes ménopausées me disent qu’elles n’ont plus de désir ou que leur libido est en berne. Le désir sexuel est une pulsion psycho-biologique très personnelle. Il ne faut pas croire que nous disposons tous d’une réserve d’énergie sexuelle, comme le veut la théorie freudienne. Il ne s’agit pas d’un besoin de base vital comme la faim et la soif.

Au cours de notre vie, nous découvrons quelles expériences nous excitent et comment convoquer nos fantasmes pour faire monter le désir et la jouissance. A la ménopause, la quantité d’hormones et de neurotransmetteurs diminue, ce qui peut impacter la libido. Mais on peut raviver la flamme, par exemple en recherchant des stimuli sexuels. Le plaisir et le désir augmentent à mesure qu’on se met en situation: se câliner, se regarder dans les yeux, se faire un massage, caresser des zones érogènes, regarder un film érotique... Tout dépend des préférences de chacun.

Le sexe n’est pas la seule façon de vivre l’intimité. Se coucher en cuillère ou se câliner suffit déjà. Certaines femmes apprécient de ressentir moins de désir –ça les repose– et c’est très bien aussi. La libido ne se limite pas au sexe. Elle réside aussi dans la joie de vivre et la façon dont on évolue chaque jour.»

Entrez en connexion avec votre vagin

A la ménopause, des problèmes vaginaux peuvent survenir, avec une gêne ou des douleurs à la clé: sécheresse, infection des voies urinaires… Au point parfois de vouloir éviter tout contact intime et de développer une image négative de la sexualité. «Lors de la miction, les hommes touchent leur pénis, plusieurs fois par jour, mais les femmes, elles, connaissent à peine leur vagin. Si elles se touchaient en conscience, cela enverrait au cerveau un signal puissant et elles se remettraient en connexion avec leur vagin.

«Toucher», cela n’a rien de sexuel. Assise dans un fauteuil, on peut se contenter de poser une main sur son entrejambe en se concentrant sur les sensations. Je conseille aussi le mapping vaginal, qui consiste à explorer chaque relief, chaque cicatrice à l’intérieur de soi. En cas de gêne ou de douleur, le gynécologue pourra cerner plus précisément le problème. Il faut oser en parler avec son conjoint, pour qu’il sache ce que vous ressentez.»

Ne pas se résoudre à la douleur

La douleur lors des rapports pousse certaines à éviter la pénétration. D’autres se disent qu’elles doivent faire avec et serrent les dents. Avec le risque de tomber dans un cercle vicieux et d’avoir de plus en plus mal. «On ne devrait jamais souffrir quand on fait l’amour, d’autant qu’il y a des tas de solutions, de la crème vaginale vitaminée aux ovules, en passant par les lubrifiants et le THS (traitement hormonal de substitution) en prise orale ou en application locale.

Le désir sexuel est une pulsion psycho-biologique très personnelle.

Il faut savoir qu’un lubrifiant n’augmente pas le désir, même s’il peut aider à l’excitation pendant les préliminaires. Choisissez toujours un produit de qualité, non collant, à base de silicones pour une action prolongée. Plus vous serez sexuellement active, mieux cela ira. Avoir régulièrement un orgasme, seule ou à deux, est bon pour la santé, mais aussi un excellent moyen de prévenir les soucis liés à la ménopause. L’orgasme libère l’hormone du plaisir, booste la circulation sanguine, améliore le sommeil et réduit les tensions musculaires.»

Oui au sexe ludique !

De nombreuses femmes disent avoir des orgasmes moins intenses depuis qu’elles sont ménopausées. «Ce phénomène serait lié à une baisse de la testostérone et des œstrogènes, et rend d’autant plus nécessaire le travail en amont pour améliorer le désir et le plaisir.

Lors de l’excitation sexuelle, les vaisseaux sanguins du vagin se dilatent et les parois s’humectent. C’est un mécanisme qui reste intact, quel que soit l’âge, même si une certaine sécheresse peut s’installer et le vagin subir des modifications.

Des jeux sexuels peuvent aider à retrouver un certain niveau d’intensité. L’idée est de toucher, de caresser d’autres zones et de stimuler les extrémités nerveuses pour faire naître d’autres sensations et varier l’expérience sexuelle.»

La gym sexuelle

«Chez certaines femmes, la ménopause amplifie tout, les bruits, le stress, la tension. Pour contrer cela, on veille à se créer un cocon plus doux et rassurant. On se concentre sur ses sens: la vue, l’odorat, l’ouïe… et on tâche d’être dans le ressenti plutôt que dans l’intellect.

Les exercices de concentration et de méditation permettent de rester en contact avec son corps et celui de son conjoint. Pour cela, vous pouvez tracer des cercles avec deux doigts sur le corps de votre partenaire, en vous concentrant sur un bout de peau. Caressez-le, embrassez-le et voyez comment il/elle réagit. Ce qui aide aussi, c’est la gym intime ou sexuelle qui consiste à se concentrer en conscience sur les mouvements, les muscles qui sont impliqués et la façon dont le corps réagit. Faites tourner votre bassin, dansez à votre rythme, faites quelques squats ou des étirements. Ces simples exercices permettent déjà de booster sa sensualité.»

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