Pourquoi les gens parlent-ils en dormant ?
Celui qui parle dans son sommeil prête souvent à sourire ou peut carrément faire peur. Mais que se passe-t-il exactement dans le cerveau de quelqu’un qui se lance dans une diatribe nocturne ?
La somniloquie, le fait de parler en dormant, est une forme de parasomnie, un trouble à cause duquel certains vont avoir des comportements étranges durant leur sommeil. Lorsque nous sombrons dans le sommeil, deux substances chimiques sont libérées: la glycine et l’acide gamma-aminobutyrique. Elles sont responsables d’une paralysie temporaire qui permet d’éviter tout mouvement susceptible de nous réveiller. C’est pourquoi même quand vous rêvez que vous êtes au milieu d’une course poursuite vous ne sprintez pas hors de votre lit.
Chez la plupart des gens, ces substances empêchent aussi les cordes vocales de fonctionner normalement. Sauf que certaines personnes arrivent à se libérer et leur voix produit tout de même des sons et retranscrit ce qui se passe dans leur tête à ce moment-là.
On estime que la moitié des enfants parlent régulièrement dans leur sommeil. Le pourcentage d’adultes est nettement moindre. Seuls 5% parleraient régulièrement dans leur sommeil selon le Journal Brain and Development. Et les personnes somniloques sont aussi souvent somnambules. Cependant 71% des hommes et 75% des femmes auraient au moins une fois dans leur vie parlé dans leur sommeil. Les hommes sont aussi plus « bavards » que les femmes. Mais il n’y a encore aucune explication scientifique à cela.
Marmonner
Lorsqu’il parle, l’endormi se situe donc entre l’éveil et les songes. En dehors de la gêne que cela peut occasionner à votre partenaire, ce n’est pas dangereux pour la santé. Le stress, l’alcool ou la dépression peuvent encourager le phénomène. Ou encore un programme particulièrement émouvant à la télévision ou un livre passionnant juste avant de s’endormir.
On remarque aussi qu’il s’agit le plus souvent de marmonnements et que l’on se rappelle que très rarement de que l’on a dit au réveil. Comme le précise Ginevra Uguccioni, neuropsychologue à la Piété Salpêtrière, dans le HuffingtonPost : « seules 36% des vocalisations nocturnes sont des paroles compréhensibles. Les 74% restants sont constitués de pleurs, de rires, de cris, des chuchotements ». Et lorsque la personne dit quelque chose que l’on comprend, c’est rarement charmant puisque c’est principalement un langage ordurier et le travail comme sujet.
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