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Réagir en cas de crise : les bons gestes

Julie Luong

Crise d’épilepsie, crise cardiaque, AVC, crise d’angoisse: apprenez à les reconnaître et à poser les bons gestes. Le sang-froid peut sauver des vies!

La crise cardiaque

La crise cardiaque (infarctus du myocarde) est la première cause de mort subite chez les adultes. Elle survient le plus souvent autour de 55 ans chez les hommes et de 65 ans chez les femmes: l’excès de cholestérol, le diabète, l’hypertension, le tabagisme mais aussi le stress sont des facteurs de risque importants, surtout lorsqu’ils sont cumulés.

  • la reconnaître: L’infarctus du myocarde se traduit par une douleur soudaine et intense dans la poitrine. Cette douleur « en étau » donne la sensation d’être comprimé par une barre de fer. Elle se situe au milieu de la poitrine (entre les seins) et peut parfois irradier vers la mâchoire, l’épaule gauche, le bras gauche et les deux poignets. Cette douleur s’accompagne d’une sensation de malaise, de sueurs, de nausées, de vomissements.
  • Que faire?: Appeler les secours! La crise cardiaque est en effet une urgence absolue: le risque de décès est important et chaque minute compte. Heureusement, pour les patients qui arrivent à l’hôpital à temps, la mortalité est faible: moins de 5%. Si la personne est en arrêt cardiaque, il faut pratiquer un massage cardiaque (voir encadré page suivante) en attendant les secours.

L’AVC

L’AVC (accident vasculaire cérébral) se produit quand une artère du cerveau se bouche. Il survient la plupart du temps après 65 ans, chez des personnes présentant un risque cardiovasculaire (excès de cholestérol, obésité, arythmie cardiaque, tabagisme...)

  • le reconnaître: Un AVC se traduit par l’apparition soudaine d’un engourdissement, d’une faiblesse musculaire ou d’une perte de sensibilité d’une partie du corps. Les difficultés à parler et les troubles de la vision accompagnent souvent ces symptômes.
  • Que faire?: Si la personne arrive suffisamment tôt à l’hôpital, les traitements actuels permettent une prise en charge très efficace. En attendant les secours, notez à la minute près l’apparition des différents signes neurologiques. En cas d’arrêt cardiaque, pratiquez un massage cardiaque.

Le massage cardiaque

Le massage cardiaque et l’usage d’un défibrillateur améliorent considérablement le pronostic lors d’un arrêt cardiaque. Les signes d’un arrêt cardiaque sont simples à reconnaître: la personne est inconsciente, ne réagit plus aux stimulations et ne respire plus (ou par râles anarchiques):

  1. Mettez-vous en sécurité, par exemple si vous êtes sur le bord de la route (triangle de signalisation). Si vous êtes à l’intérieur, dégagez l’espace autour de vous (fils électriques, objets instables).
  2. Appelez le 112.
  3. Demandez à quelqu’un d’aller chercher un défibrillateur (DEA), présent dans de nombreux publics et professionnels. Branchez-le.
  4. Avec ou sans l’aide du défibrillateur (dans ce cas, il vous guide pas à pas), procédez au massage cardiaque, même si vous n’êtes pas un professionnel. Faire mal est toujours mieux que de ne rien faire!
  5. Allongez la victime sur le dos, desserrez son col et vérifiez qu’elle n’a rien bouche.
  6. Agenouillez-vous à côté et positionnez vos mains l’une sur l’autre au milieu de son thorax, en dessous du sternum, les bras tendus.
  7. Appuyez de tout votre poids avec les deux paumes de la main à raison de 100 pressions/min (le rythme de Staying Alive des Bee Gees). L’amplitude de compression doit être de 5 à 6 cm.
  8. Éventuellement (surtout si une autre personne peut vous seconder car le massage cardiaque est le plus important), faites un bouche-à-bouche. Renversez délicatement la tête de la victime en arrière, pincez-lui le nez et soufflez à deux reprises dans sa bouche pour remplir ses poumons d’air. Ces deux insufflations peuvent être réalisées toutes les 30 compressions.

La crise d’angoisse

La crise d’angoisse ou attaque de panique est l’une des manifestations d’un trouble anxieux. Elle peut survenir une ou deux fois dans la vie ou se multiplier. Elle touche surtout les personnes jeunes (avant 45 ans) et davantage les femmes.

  • la reconnaître: L’attaque de panique apparaît souvent dans un contexte où la personne est de plus en plus angoissée (situation de stress). La personne est prise de palpitations, de sueurs, de tremblements, de vertiges, d’engourdissements, de douleurs thoraciques... Elle exprime une peur intense de mourir et éprouve une sensation de danger imminent. Très souvent, elle respire très vite.
  • Que faire?: La crise d’angoisse est associée à des manifestations physiques impressionnantes... qui renforcent l’anxiété de la personne et de l’entourage. Bien sûr, au moindre doute, il faut appeler les secours. Mais si une telle crise s’est déjà produite, quelques attitudes simples permettent d’aider la personne. Isolez-la d’abord des autres, en la mettant dans un lieu à l’écart ou en faisant sortir ceux qui sont là. Encouragez-la ensuite à se concentrer sur sa respiration, en inspirant et expirant longuement: compter jusqu’à 4 pour inspirer etr jusqu’à 6 pour expirer.

La crise d’épilepsie

L’épilepsie est une maladie relativement fréquente, notamment chez les enfants et les jeunes. Malgré les traitements, des crises peuvent survenir.

  • la reconnaître: Une crise d’épilepsie se manifeste par une perte de connaissance: la personne tombe, est secouée de convulsions, s’arrête de respirer. Sa peau prend une teinte violacée. Il arrive qu’elle urine et qu’elle se morde la langue. La crise dure entre 5 et 10 minutes.
  • Que faire?: Appelez les secours, puis tentez de sécuriser l’endroit en éloignant les meubles ou objets qui entourent la personne et contre lesquels elle pourrait se blesser lors des convulsions. Evitez au maximum de la toucher. Tournez néanmoins la personne sur le côté et placez une serviette sous sa tête pour éviter qu’elle ne se cogne. Retirez ses lunettes si elle en porte. Ne lui mettez rien en bouche!

La crise d’asthme

L’asthme est une maladie fréquente et en augmentation. Elle correspond à une inflammation chronique des voies respiratoires qui provoque régulièrement des crises, qui se déclarent le plus souvent la nuit, au petit matin ou pendant un effort. Grâce à l’amélioration des traitements, les crises graves mettant la vie en danger sont plus rares que par le passé. Néanmoins, elles peuvent survenir, en particulier en cas de mauvaise observance au traitement.

  • la reconnaître: La crise d’asthme provoque un essoufflement, une oppression thoracique, une toux et une respiration sifflante. Lorsqu’elle est grave, elle entraîne une détresse respiratoire: la personne ne peut respirer normalement, un symptôme qui peut être accompagné de sueurs abondantes, d’agitation, d’une impossibilité à parler.
  • Que faire?: Appelez les secours. En cas de crise, la personne respire généralement mieux en position assise ou debout, le buste légèrement penché. Si elle a sur elle un traitement par voie inhalée, donnez-le lui en attendant. Les secours prennent généralement en charge les crises d’asthme aigu grave à domicile. Le transport aux urgences est devenu rare.

A lire: Frédéric Adnet, Y a-t-il urgence? Reconnaître les situations d’urgence médicale, Flammarion, 2017, environ 15€.

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