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Une communication intense entre cerveau et intestins

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Même si les intestins retiennent moins l’attention des scientifiques que le coeur et le cerveau, ils n’en constituent pas moins un organe qui joue un rôle très important dans notre état de santé général.

Chaque être humain dispose d’un intestin de près de 10 mètres de long. Comme la peau, ils forment une barrière entre notre organisme et le monde extérieur. La paroi intestinale doit extraire assez de nutriments afin de permettre le bon fonctionnement de l’ensemble de l’organisme, y compris le coeur, le cerveau et les poumons. Elle est aussi une barrière contre bactéries, virus, parasites,... Pour remplir correctement son rôle, la muqueuse intestinale est constamment renouvelée, au rythme de 70 milliards de cellules par jour !

Constamment en mouvement

L’intestin est un organe constamment en mouvement. Au long du trajet dans le tube digestif, des sucs digestifs sont sécrétés pour extraire les nutriments et le liquide des aliments. La paroi intestinale comporte plusieurs types de cellules, chacune ayant des fonctions spécifiques. Certaines libèrent les enzymes nécessaires pour décomposer les aliments en unités, absorbables dans la circulation sanguine. D’autres produisent du mucus, des hormones ou libèrent des protéines qui neutralisent des agresseurs potentiels.

Pour une bonne organisation du système, une communication s’établit entre cerveau et intestins. De nombreux récepteurs évaluent la situation dans les intestins et relaient ces informations au cerveau qui les analyse et renvoie des signaux afin d’adapter le fonctionnement des intestins. Mais ce système de communication sensible se dérègle facilement. Pour exemple : les maux de ventre que l’on éprouve avant un examen professionnel.

Notre second cerveau

Cette communication est plus intense que ce que l’on croyait. Les intestins possèdent un réseau nerveux que les scientifiques qualifient de  » second cerveau  » qui émet des stimuli exerçant une influence sur le fonctionnement intestinal, dont le mouvement du tractus digestif et la libération de certains enzymes.

En outre, les intestins possèdent leur propre système nerveux entérique, dont le nombre de cellules nerveuses serait comparable à celui de la moelle épinière.

Le côlon irritable

Selon des études, la sérotonine joue un rôle dans le syndrome du côlon irritable (SCI). Ceux qui en sont atteints ont généralement plus de sérotonine dans le sang. Notre réserve de sérotonine se situe à 95 % dans nos intestins et à 5 % dans le cerveau et la circulation sanguine. Dans notre cerveau, la sérotonine joue notamment un rôle dans la détermination de notre humeur. Dans nos intestins, elle est associée au transfert de signaux vers les cellules qui jouent un rôle dans la mobilité des intestins.

Le syndrome du côlon irritable touche 10 à 15 % de la population adulte du monde occidental (dont une forte majorité de femmes). Une partie consulte un médecin traitant et seuls 5 % se rendent chez un spécialiste.

« C’est loin d’être une pathologie simple, explique le Pr Philip Caenepeel, gastro-entérologue à l’hôpital d’Oost-Limburg à Genk. Le SCI se caractérise par des problèmes fonctionnels qui, par définition, ne sont pas décelables du point de vue organique. Il n’est donc pas possible de les objectiver au même titre qu’un ulcère ou une inflammation. »

« On distingue trois catégories de SCI : le côlon irritable s’accompagnant de constipation; le côlon irritable accompagné de diarrhée et le côlon irritable présentant constipation et de diarrhée. Nous commençons à mieux en connaître le mécanisme : des cellules réceptrices de la paroi intestinale hyperstimulables envoient trop d’impulsions nerveuses au cerveau qui, en réaction, envoie des stimuli aux intestins, provoquant une diarrhée. Il y a un excès de neurotransmetteurs et de sérotonine. L’innervation réagit à cette hypersensibilité par une insensibilisation. La réponse à l’influx faiblit et la constipation apparaît. Il peut y avoir alternance de constipation et diarrhée. »

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