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La location de voitures, le casse-tête des vacanciers européens

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Louer une voiture continue à être un casse-tête cet été dans les zones les plus touristiques d’Europe, les stocks de voitures étant au plus bas avec la crise sanitaire.

Selon le comparateur Carigami, les prix sont restés très hauts depuis le début de l’été. En France, notamment, où la location de voiture coûte 363 euros la semaine en moyenne, contre 277 en 2019. Mais aussi en Italie, où le prix de location revient à 402 euros la semaine (contre 250 euros il y a deux ans). Même son de cloche dans les Baléares, à Majorque comme à Ibiza, où les prix ont doublé depuis 2019. « Certains clients nous disent que la location leur coûte plus cher que leur hôtel », souligne Catalina Martorell, de la fédération locale de loueurs.

Pour autant, si la tendance est à la hausse, les prix varient en fonction des pays, mais également des zones. En Espagne et au Portugal, par exemple, les tarifs de location de voiture ont légèrement baissé depuis le début de l’été : on tourne autour de 230 euros la semaine. Comment expliquer cette situation?

Stocks réduits de voitures

En partie par la crise sanitaire. « C’est ce qu’on appelle une ‘tempête parfaite' », explique Juan Luis Barahona, de la fédération espagnole des loueurs (Feneval). « Au coeur de la pandémie l’année dernière, les loueurs ont perdu tout leur chiffre d’affaires et ont été contraints pour survivre de vendre plus de véhicules que d’habitude. Ensuite, les banques ont durci les conditions pour obtenir des crédits. Et les constructeurs ont moins produit de véhicules, notamment à cause de la crise des semi-conducteurs », explique-t-il.

Après une année 2020 catastrophique, les grands loueurs se sont un peu repris au premier semestre, mais Hertz comme Europcar ont continué d’afficher des pertes.

Une situation peu homogène

La situation n’est pas « homogène »: elle change de zone en zone, et concerne moins certains petits loueurs qui n’ont pas autant coupé dans leurs flottes que les grands groupes, souligne M. Barahona. Certains loueurs se fournissent dans les pays voisins, d’autres commencent à s’intéresser au marché de l’occasion.

Les prix varient de semaine en semaine, selon les arrivées en Espagne des touristes allemands ou anglais, notamment, mais ils restent hauts, avec une offre limitée et une forte demande. « On adorerait fournir des voitures à tout le monde, et ce serait plus rentable de louer plus de voitures et moins cher... » souligne M. Barahona.

A Nice, dans le sud de la France, un loueur franchisé indique qu’après un mois de juillet indécis, avec beaucoup de réservations du jour au lendemain, il est désormais complet jusqu’à fin août. « On a eu beaucoup de difficulté à s’approvisionner en voitures », explique-t-il. « On nous a annulé une trentaine de véhicules qu’on avait commandés ».

Aux Canaries, le nombre de voitures disponibles a chuté de 70.000 avant la pandémie à 25.000 cette année, selon la chaîne de télévision La Sexta.

Louer à l’avance

Les prix risquent de rester plus haut que d’habitude jusqu’en septembre, prévient le représentant des loueurs espagnols. La situation devrait ensuite rester compliquée jusqu’à l’année prochaine, avec les montagnes russes des flux touristiques et les difficultés d’approvisionnement en véhicules.

Pour ne pas se retrouver à pied, les loueurs martèlent tous le même conseil: « louez à l’avance ».

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