Le Belge toujours un grand consommateur de champagne

La Belgique occupe la 5e position au classement des plus grands acheteurs de vin de Champagne en 2021. Mais si l’on tient compte du nombre d’habitants, elle est la première consommatrice de bulles champenoises, en dehors de la France.

Selon les chiffres communiqués lundi à Bruxelles par Gaelle Egoroff, directrice au Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne, la Belgique a importé 10,3 millions de bouteilles en 2021, pour 9,2 millions en 2019, dernière année de référence fiable, crise du Covid oblige. Avec 34,1 millions de bouteilles importées, les Etats-Unis occupent la tête de ce classement. Le Royaume-Uni est deuxième avec 29,9 millions, le Japon 3e (13,8 millions) et l’Allemagne 4e (11,2 millions).

Les 10,3 millions de flacons importés en Belgique représentent une valeur de près de 167 millions d’euros. Toutefois, ces chiffres ne reflètent pas fidèlement la réalité car ils ne tiennent pas compte de la quantité importante de bouteilles que les Belges vont acheter sur place, vu la proximité de la région champenoise.

Si le consommateur belge raffole du champagne, il porte moins souvent que les autres pays amateurs son dévolu sur les champagnes millésimés ou de prestige; 87% des champagnes achetés en Belgique sont des bruts non millésimés, pour 46% au Japon ou 58% aux Etats-Unis.

Célébrer le retour à la vie normale

Comme dans bien d’autres régions vinicoles, la Champagne a souffert de la crise du Covid et de la fermeture des lieux de consommation et des gros événements en 2020. Ces pertes sont estimées à 18% des ventes. Mais la fin de la crise a redonné vigueur aux ventes de champagne. Cela s’explique notamment par le désir des consommateurs de célébrer le retour à la liberté de rencontrer des amis et à la vie normale, estime Mme Egoroff.

La crise a aussi entraîné des modifications du comportement des amateurs, qui se sont tournés davantage vers l’achat en ligne. De même, la fermeture des restaurants les a poussés à fréquenter davantage de cavistes, où les prix du célèbre vin effervescent sont nettement moins élevés que dans les établissements de bouche. La consommation à domicile imposée par le confinement a aussi donné le temps aux consommateurs de s’intéresser davantage aux différents types de champagne, à leur qualité, souligne le CIVC.

Changement climatique

Le changement climatique n’a pas manqué de susciter des réactions dans le vignoble champenois. Comme dans d’autres régions viticoles, on y fait de nombreuses études sur l’utilisation de nouveaux cépages plus tardifs, on effeuille moins la vigne pour mieux protéger les baies de raisin du soleil, on replante des haies...

Mais pour l’heure, les responsables du CIVC reconnaissent que le changement climatique leur convient plutôt bien et la récolte 2020 est jugée tout simplement providentielle, tant en qualité qu’en quantité. De quoi compenser la récolte catastrophique de 2021. Les réserves pourront être largement reconstituées, se félicitent les vignerons.

Si la récolte 2021 a été famélique, les expéditions (ventes) de champagne ont été cette année-là les meilleures enregistrées depuis 10 ans. Ce qui pourrait être vu comme un paradoxe ne l’est pas, puisque le champagne est issu d’un assemblage de vins récoltés pendant les années précédentes. En 2021, ce sont 320 millions de bouteilles qui ont été expédiées, dont 140 en France et 180 à l’étranger.

Contenu partenaire